SmallHD s’est imposé comme l’un des fabricants de moniteurs de référence pour le cinéma et la vidéo professionnelle. Ses écrans se déclinent en différentes gammes adaptées aux besoins spécifiques du tournage sur le terrain, du studio/postproduction et de l’embarqué caméra. Ce guide clair et structuré vous aidera à comprendre les critères de choix importants pour chaque catégorie, à découvrir quelques accessoires utiles, et à identifier quels modèles conviennent le mieux à chaque profil utilisateur (chef opérateur, 1er assistant caméra, DIT, réalisateur/VFX, étalonneur).
Nous organiserons le guide selon la segmentation suivante :
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Moniteurs de production (terrain) – écrans intermédiaires à grands, pour usage sur les lieux de tournage.
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Moniteurs de référence / studio / postproduction – écrans hautement fidèles pour le contrôle qualité en couleur et HDR.
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Moniteurs pour caméras (on-camera) – petits écrans montés sur la caméra pour les opérateurs.
Commençons par détailler chaque gamme, les critères de choix associés, et les principaux modèles SmallHD de la catégorie.
Moniteurs de production (terrain)
Les moniteurs de production sont des écrans de taille moyenne à grande, conçus pour un usage sur le terrain. On les retrouve en tournage comme moniteurs principaux du combo vidéo (pour le réalisateur, le chef op, la script, etc.) ou comme retours pour les cadreurs/assistants caméra sur les rigs. Ils privilégient la robustesse et la haute luminosité pour être visibles en plein jour, tout en offrant une bonne définition d’image. Voici les critères clés à examiner pour choisir un moniteur de terrain :
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Luminosité (nits) – Primordial pour une utilisation en extérieur sous le soleil. Une luminosité élevée (souvent autour de 1000 nits ou plus) évite d’avoir à utiliser une tente ou un pare-soleil en plein jour. Les modèles “ultra bright” de SmallHD atteignent 1500 nits et plus, garantissant une image visible même en plein soleil.
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Type de dalle & contraste – La plupart sont en technologie LCD IPS pour assurer de grands angles de vue. Certains modèles “HDR” utilisent un rétroéclairage renforcé, mais attention : une dalle très lumineuse ne signifie pas forcément un contraste extrême. Par exemple, un écran de production comme le Cine 18 affiche ~1100 nits de luminosité mais un contraste natif d’environ 1000:1 seulement (donc un HDR limité). Ces moniteurs sont avant tout optimisés pour la puissance lumineuse et la robustesse d’affichage plutôt que pour un noir absolu. Ils intègrent toutefois souvent la prise en charge des LUT 3D (tables de correspondance) pour pré-visualiser une image Log en Rec.709.
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Taille de l’écran – Les formats courants vont d’environ 13″ à 24″ en diagonale pour le terrain. Le choix dépendra de la portabilité souhaitée et du nombre de personnes devant regarder l’écran. Un 17–18″ représente un bon compromis transportable, tandis qu’un 24″ offrira un meilleur confort pour un village vidéo. SmallHD propose désormais des dalles en définition UHD/4K même sur les 13–18″, apportant une grande finesse d’affichage pour vérifier la mise au point ou afficher plusieurs fenêtres (multiview) sur un seul écran.
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Connectivité vidéo – Optez pour des moniteurs offrant des entrées SDI professionnelles (de préférence 12G-SDI pour accepter la 4K) et HDMI. Les moniteurs de production SmallHD intègrent souvent 4 entrées 12G-SDI avec bouclage, ce qui permet de brancher simultanément plusieurs caméras ou sources et d’utiliser des fonctions multi-vues avancées (jusqu’à 4 flux affichés). La présence de ports HDMI en plus des SDI offre une compatibilité avec des sources grand public (DSLR, drones, etc.).
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Robustesse et ergonomie – Sur un tournage, l’équipement est mis à rude épreuve. Privilégiez un moniteur à châssis solide (métal) avec éventuellement des protections d’angle en caoutchouc. Certains modèles sont certifiés IP54 pour résister à la poussière et à la pluie fine – un plus si vous tournez dans des environnements difficiles. Vérifiez également les options de montage (points de vis 1/4″-20, fixation VESA, poignées de transport) et le poids de l’écran pour le transport.
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Alimentation et autonomie – Un moniteur de terrain doit pouvoir être alimenté sur secteur ou sur batterie. Selon la taille, vous trouverez des plaques pour batteries de caméra V-Mount / Gold Mount ou des systèmes à double batteries NP-F (L-Series) sur les plus petits. Assurez-vous que le moniteur choisi propose les adaptateurs adéquats pour se brancher à votre source d’énergie sur le terrain (via XLR 4 broches, D-Tap, etc.). SmallHD propose par exemple des battery plates interchangeables (montures V, Gold ou même B-Mount) sur ses modèles de production.
Dans la gamme SmallHD, les séries Cine et Vision regroupent les moniteurs de production terrain. Les modèles SmallHD Cine (Cine 13, Cine 18, Cine 24) offrent des dalles LCD IPS en UHD 4K (3840×2160) respectivement de 13.3″, 18.4″ et 24.1″, avec une luminance élevée de l’ordre de 1100 à 1500 nits pour un usage en plein jour. Ils sont relativement légers et portables pour leur taille (environ 5–10 kg) et dotés de châssis aluminium robustes. Chaque moniteur Cine embarque 4 entrées 12G-SDI et HDMI 2.0, prend en charge les LUT 3D, le cross-conversion SDI/HDMI et peut afficher un quad-split 4K (4 sources simultanées) via l’OS SmallHD PageOS. En contrepartie, leur contraste natif est limité (dalle edge LED standard ~1000:1) donc ils servent plutôt à une prévisualisation HDR qu’à une masterisation HDR finale.
En parallèle, SmallHD propose la série Vision orientée HDR de pointe, qui peut aussi servir sur le terrain (nous y revenons dans la section studio). Notons également le modèle Ultra 10 (10″) qui appartient à la gamme “Smart” on-camera mais dont la taille intermédiaire lui permet d’être utilisé comme petit moniteur terrain d’appoint. L’Ultra 10 offre un écran 10″ Full HD très lumineux dans un format compact pour les configurations mobiles nécessitant un peu plus de surface qu’un 7″, tout en restant facile à transporter.
Tableau comparatif – Moniteurs de production SmallHD
Modèle | Taille écran | Luminosité | Connectiques principales | Prix indicatif | Particularités clés |
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Cine 13 | 13.3″ (UHD 4K) | 1500 nits | 2× 12G-SDI, HDMI 2.0 | ~5 000 € | Compact, haute densité (≈330 ppi) |
Cine 18 | 18.4″ (UHD 4K) | 1100 nits | 4× 12G-SDI, HDMI 2.0 | ~6 000 € | Polyvalent terrain, Rec.709 100% |
Cine 24 | 24.1″ (UHD 4K) | 1350 nits | 4× 12G-SDI, HDMI 2.0 | ~7 000 € | Grand écran, 100% DCI-P3 |
À savoir : Les moniteurs Cine sont fournis avec divers accessoires pratiques (poignées de transport, “cheese sticks” de montage 1/4″-20, pieds de table, protecteur d’écran, etc.) pour faciliter leur utilisation en production. Si vos besoins incluent un monitoring HDR poussé, envisagez plutôt la série Vision ou un moniteur de référence OLED en complément (voir section suivante).
Moniteurs de référence / studio / postproduction
Les moniteurs de référence (studio/postproduction) sont conçus pour l’évaluation critique de l’image dans un environnement contrôlé. Ils sont utilisés en salle d’étalonnage, en studio TV/cinéma, ou parfois sur le plateau par le DIT ou le directeur photo lorsque la colorimétrie et l’exposition doivent être jugées avec une précision absolue. Ces écrans mettent l’accent sur la fidélité des couleurs, la linéarité et le support des formats HDR de haut niveau, au détriment du critère de portabilité. Voici les points à considérer pour ce type de moniteur :
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Fidélité colorimétrique – C’est le critère numéro un. Le moniteur doit couvrir un large gamut (au minimum 100% du Rec.709, idéalement ~100% du DCI-P3 voire une bonne portion du Rec.2020) avec un vrai traitement 10 bits pour éviter tout banding. La possibilité de calibrer l’écran (sonde + LUT de calibration) est indispensable pour maintenir une justesse absolue. Les modèles de référence SmallHD sont calibrables via Calman ou LightIllusion grâce à l’intégration logicielle prévue.
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Contraste et niveau de noir – Pour reproduire fidèlement la dynamique d’images à fort contraste, il faut un moniteur capable d’un noir profond. Deux technologies se distinguent : les LCD à rétroéclairage Full Array Local Dimming (FALD) et les dalles OLED. Les meilleurs offrent des contrastes natifs extrêmement élevés (jusqu’à 1 000 000:1 sur les modèles FALD ou OLED), assurant une image exempte de voiles laiteux dans les noirs. Un noir absolu est crucial pour évaluer correctement l’étalonnage, notamment en HDR.
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Luminosité HDR – En usage HDR, on cherche une luminance de référence d’au moins 1000 nits à l’écran pour les blancs, sans “tricher” (c’est-à-dire 1000 nits en pleine fenêtre, pas juste sur 1% de l’image). Les moniteurs de référence HDR de SmallHD (série Vision) atteignent ainsi ~1000 nits sur l’ensemble de la dalle. Cela permet de juger fidèlement les hautes lumières d’un signal PQ ou HLG. Sur du matériel OLED pur, la luminosité est plus faible (300–500 nits) – suffisant pour du Rec.709, mais limité pour du vrai HDR1000. Certains nouveaux écrans hybrides (QD-OLED) tentent d’allier les deux en poussant l’OLED vers ~1000 nits.
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Taille et résolution – En postproduction, on opte généralement pour des tailles entre 17″ et 32″ selon le recul et l’usage. Le 24″ est un standard en étalonnage pour une visualisation confortable de l’image 4K. La résolution est en général UHD (3840×2160) sur ces moniteurs récents. Notez que plus l’écran est petit, plus la densité de pixels est élevée : par exemple ~254 ppi sur un 17″ 4K vs ~140 ppi sur un 32″ 4K. Dans les deux cas on est largement au-delà du seuil de perception à distance normale, assurant une image très fine sans grille visible.
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Angles de vision – Importants en usage studio, pour que plusieurs personnes puissent voir la même image sans déviations de couleur ou contraste. Les dalles IPS haut de gamme et l’OLED offrent des angles proches de 178° sans variation notable. Cela permet à un réalisateur et un étalonneur de regarder simultanément l’écran sous des angles légèrement différents sans fausser leur perception.
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Connectique et formats supportés – Un moniteur de référence se doit d’accepter les signaux SDI broadcast (3G, 6G, 12G selon les besoins HD ou 4K). Ils possèdent souvent 4 entrées SDI 12G (pratique pour gérer plusieurs configs ou du quad-link) ainsi qu’une entrée HDMI 2.0. La prise en charge des formats HDR10/PQ, HLG et des espaces colorimétriques multiples (Rec.709, P3, Rec.2020) est de rigueur, de même que la compatibilité timecode, métadonnées et divers fréquences (24p cinéma, 50/60Hz TV…). Ces écrans étant onéreux, il est crucial qu’ils soient évolutifs via firmware.
Chez SmallHD, plusieurs modèles adressent le segment référence/postproduction. La série phare est la Vision Series 4K qui comprend notamment les Vision 17 (17.3″) et Vision 24 (24.1″). Ces moniteurs LCD utilisent un rétroéclairage full LED à gradation locale permettant d’atteindre 1000 nits de luminance sur toute l’image avec un contraste exceptionnel de 1 000 000:1. Ils offrent un gamut large (≈99% du DCI-P3) pour la colorimétrie cinéma et un traitement true 10-bit. Conçus pour être utilisables du tournage à la salle d’étalonnage (“set-to-suite”), les Vision sont bâtis sur des châssis robustes (plus lourds que les Cine toutefois : ~5,8 kg pour le 17″, 10,3 kg pour le 24″) et intègrent 4 entrées 12G-SDI + HDMI chacune. Ils constituent un choix de référence pour monitorer de l’HDR on-set ou effectuer un contrôle qualité final en postproduction.
En parallèle, SmallHD avait lancé des moniteurs OLED 4K pour ceux qui privilégient la qualité d’image absolue en SDR. Le OLED 27 (27″) notamment délivre un noir parfait et un contraste natif >1 000 000:1, avec une couverture 100% DCI-P3, au prix d’une luminosité plus limitée (≈500 nits max) adaptée au grading SDR ou à de l’HDR intermédiaire. Ces OLED portent la précision colorimétrique au plus haut niveau, ce qui les rend très appréciés des coloristes. En 2022, SmallHD a annoncé le Quantum 32 (31.5″) en technologie QD-OLED, combinant les avantages de l’OLED (noirs absolus) et une haute luminosité (jusqu’à ~1000 nits) grâce aux points quantiques. Ce moniteur couvre ~97% du gamut DCI-P3 et vise le marché du mastering HDR haut de gamme. Il s’agit d’un écran de très haute volée, destiné aux étalonnages exigeants (et affiché à un tarif conséquent).
Tableau comparatif – Moniteurs de référence SmallHD
Modèle | Taille écran | Luminosité | Connectiques vidéo | Prix indicatif | Particularités clés |
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Vision 24 | 24.1″ (DCI 4K) | 1000 nits | 4× 12G-SDI, HDMI 2.0 | ~8 000 € | HDR1000, FALD LED, 98% P3 |
Quantum 32 | 31.5″ (DCI 4K) | 1000 nits (pic) | 4× 12G-SDI, HDMI 2.0 | ~30 000 € | QD-OLED, HDR1000, 97% P3 |
Note : Les Vision 17/24 et OLED 27 intègrent l’OS PageOS de SmallHD avec des fonctionnalités avancées (calibration Calman®, outils d’analyse, multi-view, etc.) pour une utilisation professionnelle complète. Le Quantum 32, grâce à sa technologie QD-OLED, se destine à ceux qui recherchent une solution ultime en étalonnage HDR sans compromis sur le noir. Pour la plupart des productions, un Vision 24 ou un OLED 27 suffisent déjà à couvrir l’essentiel des besoins en monitoring de référence sur plateau et en postproduction.
Moniteurs pour caméras (on-camera)
Les moniteurs pour caméras, dits on-camera, sont de petits écrans (5 à 7 pouces en général) fixés directement sur la caméra ou la cage de celle-ci. Ils servent de retour au cadreur/opérateur caméra pour cadrer, faire la mise au point et contrôler l’exposition en temps réel, sans dépendre d’un écran déporté. Ils sont également utilisés par les 1er assistants caméra (focus pullers) lorsqu’ils travaillent près de la caméra, ou montés sur des rigs comme les stabilisateurs (gimbal, steadicam) où un retour compact est nécessaire.
Du fait de leur position sur la caméra, ces moniteurs doivent être compacts, légers et robustes, tout en offrant une image visible dans diverses conditions de tournage. Voici les critères importants :
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Taille compacte et poids léger – Sur le dessus d’une caméra, chaque gramme compte. Un moniteur on-camera ne dépasse généralement pas 7″ pour ~300 à 600 g, afin de ne pas déséquilibrer la caméra ou fatiguer l’opérateur. Les modèles 5″ sont privilégiés pour les configurations très mobiles (épaules, gimbals), les 7″ offrant un meilleur confort visuel mais un peu plus encombrants. Vérifiez le type de fixation fourni (souvent un bras articulé, un support de griffe ou une rotule) pour s’assurer qu’il s’adaptera à votre setup.
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Luminosité élevée – Comme pour les moniteurs terrain, la lisibilité en plein jour est cruciale. Malgré leur petite taille, certains moniteurs caméra atteignent des niveaux de luminosité impressionnants (>2000 nits). Par exemple, le SmallHD Ultra 5 de 5″ affiche 3000 nits et peut être regardé sans problème en plein soleil. De même, l’Ultra 7 (7″) monte à ~2300 nits tout en offrant un châssis renforcé IP54 pour résister aux éléments. À titre de comparaison, un moniteur standard non spécialité n’aurait que ~500 nits, insuffisant en extérieur. Donc pour un usage professionnel extérieur, visez au moins 1000 nits, idéalement bien plus.
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Résolution de l’écran – Compte tenu de la petite taille, une résolution Full HD (≈1920×1080) est généralement suffisante sur 5–7″ pour une image nette. Cela donne une densité de plus de 300 pixels par pouce, rendant les détails fins bien visibles lors de la mise au point. Par exemple, un écran 5″ 1080p comme l’Ultra 5 offre une image très piquée idéale pour vérifier le focus. Certains moniteurs 7″ sont en 1920×1200 (affichage natif 16:10) ce qui laisse un peu de place pour les données (waveform, statut) en surimpression. L’important est d’avoir une image suffisamment définie pour juger la netteté sans devoir zoomer en permanence.
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Connectique adaptée à la caméra – Vérifiez les entrées vidéo en fonction de votre caméra. Les petits moniteurs se déclinent souvent en versions HDMI uniquement (plutôt pour DSLR/appareils hybrides grand public) ou avec SDI en plus (BNC 3G-SDI ou 6G-SDI) pour les caméras cinéma pro. Par exemple, le SmallHD Indie 7 dispose de deux entrées 3G-SDI + HDMI, quand d’autres modèles plus abordables peuvent n’avoir que HDMI. Idéalement, optez pour un modèle SDI + HDMI pour une flexibilité maximale – certains moniteurs permettent même la cross-conversion du signal entre HDMI et SDI (pratique pour faire le lien entre une caméra HDMI et un retour vidéo SDI).
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Outils d’assistance intégrés – Un bon moniteur caméra embarque tout un arsenal d’outils pour aider l’opérateur : peaking (mise en évidence des zones nettes pour la mise au point), fausses couleurs (false color) et zébras pour l’expo, mire waveform et vectorscope pour analyser le signal, framelines pour les cadrages, désqueeze anamorphique, LUTs de visualisation, etc. La PageOS de SmallHD offre l’ensemble de ces outils configurables via des pages et des boutons d’accès direct. Assurez-vous que le moniteur permet de charger vos LUT 3D personnalisées (via carte SD ou stockage interne) et de naviguer facilement entre différents réglages (certains modèles tactiles comme les Cine 5/7 facilitent grandement cela).
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Compatibilité caméra / fonctions avancées – Au-delà de simplement afficher l’image, certains moniteurs on-camera proposent des intégrations poussées avec la caméra. Par exemple, la gamme Smart 7 de SmallHD (Indie 7, Cine 7, Ultra 7) peut contrôler certaines caméras via l’écran tactile – réglages de menu, point, départ/arrêt REC – grâce à des licences de contrôle caméra (RED®, ARRI, Sony, etc.) et une connexion série/Ethernet dédiée. Cela transforme le moniteur en véritable télécommande de la caméra, un atout pour les configurations sur gimbal ou drone. Autre aspect, SmallHD a collaboré avec Teradek pour créer des moniteurs à récepteur/émetteur vidéo sans fil intégré (série Bolt 4K Integrated) – par ex. un Ultra 5 Bolt 6 RX intègre directement un récepteur Teradek Bolt 6, ce qui permet au 1er assistant caméra ou au réalisateur de recevoir le retour vidéo sans avoir à attacher un boîtier supplémentaire. Ces fonctionnalités avancées, propres aux modèles haut de gamme, peuvent orienter le choix si vous avez ces besoins spécifiques.
Du côté de SmallHD, l’offre on-camera s’articule autour des séries Smart 5 (moniteurs ~5″) et Smart 7 (moniteurs ~7″), déclinées chacune en trois niveaux : Indie (entrée de gamme), Cine (milieu de gamme) et Ultra (haut de gamme). Tous sont des écrans tactiles Full HD. Voici quelques repères :
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Indie 7 (7″) – 1000 nits, 1920×1200, entrées 3G-SDI + HDMI. Moniteur de base daylight visible (lisible en plein jour) pour les configurations pro légères. Il offre l’essentiel (assistances PageOS, LUT) à un prix contenu, sans les options avancées (pas de contrôle caméra intégré d’origine, pas d’étanchéité renforcée).
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Cine 7 (7″) – 1800 nits, 1920×1200, 3G-SDI + HDMI. Plus lumineux et sophistiqué, il ajoute la compatibilité contrôle caméra : avec l’achat de licences optionnelles, l’écran peut piloter une caméra ARRI, RED ou Sony depuis l’interface tactile. C’est un modèle très prisé des opérateurs cinéma pour son équilibre entre qualité d’image, fonctionnalités pro et compacité.
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Ultra 5 / Ultra 7 – 5″ (3000 nits) ou 7″ (2300 nits), 1920×1080, SDI + HDMI. Il s’agit du haut de gamme SmallHD, reprenant l’électronique des grands moniteurs 4K dans un format on-camera. Châssis aluminium durci avec bords antichocs, certification IP54 contre poussière et pluie, ventilations étudiées, et présence de boutons physiques additionnels (joystick, roues codées sur Ultra 5/7) en plus du tactile pour un usage aisé même avec des gants ou sous la pluie. Ces modèles acceptent des battery plates micro (V-Mount, Gold-Mount ou B-Mount) pour être alimentés par des batteries pro compactes. Côté fonctions, tout y est : contrôle caméra, compatibilité wireless (versions Bolt RX/TX disponibles) et outils PageOS à foison. L’Ultra 7, par exemple, a été pensé pour les environnements de tournage les plus exigeants et est qualifié d’idéal pour les opérateurs et pointeurs (focus pullers) grâce à sa robustesse et sa luminosité extrême.
Tableau comparatif – Moniteurs on-camera SmallHD (5–7″)
Modèle | Taille | Luminosité | Connectiques | Prix indicatif | Particularités clés |
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Indie 7 | 7″ | 1000 nits | 2× 3G-SDI, HDMI | ~1 500 € | Base daylight 7″, 8+2 bits, PageOS 4 |
Cine 7 | 7″ | 1800 nits | 2× 3G-SDI, HDMI | ~2 300 € | Tactile 7″ premium, opt. contrôle caméra |
Ultra 5 | 5″ | 3000 nits | 1× 3G-SDI + 1× SDI I/O, HDMI | ~2 200 € | Ultra lumineux 5″, boutons physiques frontaux |
Ultra 7 | 7″ | 2300 nits | 1× 6G-SDI + 1× SDI I/O, HDMI 2.0 | ~3 100 € | 7″ durci IP54, 4K pass-through, Wireless en option |
Remarque : Les appellations Indie, Cine et Ultra se retrouvent aussi sur la série Smart 5 (moniteurs 5″). Par exemple, le Indie 5 et le Cine 5 sont des versions 5 pouces (1000 nits et 2000 nits environ respectivement) des modèles 7″ présentés ci-dessus, avec des spécifications similaires adaptées au format réduit. À noter que SmallHD propose pour tous ces moniteurs des kits “Bolt” intégrant émetteurs ou récepteurs Teradek pour créer des combos moniteur+sans fil tout-en-un – pratique pour un retour vidéo sans câbles sur un rig stabilisé ou pour le suivi du réalisateur.
Accessoires SmallHD recommandés
Avant de conclure avec les recommandations par profil d’utilisateur, il convient de mentionner quelques accessoires utiles qui complètent parfaitement les moniteurs SmallHD sur le terrain :
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Pare-soleil (sunhood) – Même avec un écran très lumineux, un pare-soleil amovible peut s’avérer précieux pour bloquer les reflets parasites et améliorer le contraste en plein jour. SmallHD propose des pare-soleil dédiés, souvent magnétiques ou à clipser, adaptés à chaque modèle (par ex. un sunhood pliable à attache rapide est dispo pour l’Ultra 7). En usage extérieur intense, cet accessoire peu onéreux apporte un confort visuel supplémentaire.
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Plaques de batterie et adaptateurs – Pour une alimentation mobile, SmallHD vend des battery plates permettant d’utiliser les batteries V-Mount, Gold-Mount ou même des batteries DV (Sony L-Series, Canon LP-E6, etc. selon les moniteurs). Par exemple, on peut équiper un moniteur Ultra 7 d’une plaque V-Mount Micro pour y fixer une petite batterie 14,4 V. Assurez-vous de choisir la plaque compatible avec votre modèle de moniteur et votre parc de batteries. Il existe aussi des adaptateurs D-Tap vers entrée 2 pins pour alimenter l’écran depuis la batterie caméra.
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Bras articulés et supports de montage – Un bon bras magique (articulé) est souvent indispensable pour positionner un moniteur sur une caméra ou un stand. SmallHD commercialise des kits de montage (souvent en collaboration avec Wooden Camera) incluant par exemple un bras articulé ultra robuste ou un support pivotant à monter sur la griffe flash de la caméra. Cet équipement permet d’ajuster facilement l’angle de vue de l’écran et de le sécuriser fermement.
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Cages et poignées pour moniteur – Pour les moniteurs utilisés par le réalisateur ou l’assistant caméra en mode portable, il est recommandé d’avoir une cage de moniteur avec poignées. Ce cadre métallique entoure le moniteur et offre deux poignées latérales, facilitant le transport à la main et protégeant l’écran. Des modèles existent pour les écrans jusqu’à ~9″. Par exemple, une cage avec poignées peut transformer un 7″ SmallHD en combo moniteur portable du réalisateur, pouvant accueillir à l’arrière une batterie et un récepteur vidéo.
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Modules sans fil (wireless) – Si vous n’optez pas pour un moniteur “Bolt intégré”, vous pouvez toujours attacher un émetteur/récepteur vidéo externe. SmallHD faisant partie du même groupe que Teradek, ses moniteurs offrent souvent des points de montage dédiés pour fixer proprement un module Teradek Bolt (avec alimentation partagée). Vous pouvez ainsi convertir n’importe quel moniteur en retour sans fil. Assurez-vous d’avoir les câbles SDI/HDMI courts adaptés et éventuellement un système de fixation anti-jeu (certains kits incluent des vis de fixation du Bolt sur le moniteur).
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Protection d’écran – Enfin, pour préserver la dalle de votre précieux moniteur, pensez aux films ou vitres de protection. SmallHD propose par exemple une vitre de protection haute qualité pour l’OLED 27. Cet investissement modique protège contre les rayures, impacts mineurs et salissures, prolongeant la durée de vie de l’écran.
Ces accessoires, qu’ils soient fournis d’origine ou à acheter en supplément, contribuent à améliorer l’expérience d’utilisation et la longévité de vos moniteurs. N’hésitez pas à consulter le catalogue SmallHD pour identifier les références compatibles avec votre modèle (câbles, supports, housses, etc.).
Recommandations de modèles par profil utilisateur
Terminons par des recommandations ciblées en fonction de différents profils de professionnels de l’audiovisuel. Chaque rôle sur un tournage ou en postproduction a des besoins spécifiques en monitoring. Voici quels moniteurs SmallHD nous conseillons pour chacun :
Chef opérateur / Directeur de la photo (DP)
Le directeur de la photographie doit pouvoir évaluer fidèlement l’image captée pour guider la lumière et le cadre. Sur le plateau, il appréciera un moniteur de référence de bonne taille près de lui. Un SmallHD Vision 17 par exemple, grâce à son HDR 1000 nits et sa colorimétrie calibrée, permet à un DP de juger précisément son exposition et ses contrastes en direct – un chef op témoignage même s’appuyer énormément sur son Vision 17 comme « moniteur de lumière fantastique en HDR et SDR ». Pour un tournage cinéma haut de gamme, on pourra donc recommander un Vision 17 (ou Vision 24 si on a besoin d’un écran plus grand) installé sur un stand au combo.
En configuration plus légère ou en déplacement sur le décor, le chef op pourra opter pour un retour vidéo sans fil plus mobile. SmallHD Ultra 7 Bolt (7″) s’avère alors un excellent choix : sa haute luminosité permet de l’utiliser sans tente, et avec un module Teradek Bolt RX intégré, le DP peut se promener sur le plateau en gardant un œil sur l’image de la caméra en temps réel. Cette configuration “monitor + wireless” tout-en-un est très prisée des chefs op pour la liberté de mouvement qu’elle apporte.
1er assistant caméra (1AC / Focus Puller)
Le 1er AC, responsable de la mise au point, a besoin d’un moniteur personnel, compact et ultra-réactif pour voir si son point est juste. Souvent, il utilise un écran monté sur son poste de point (sur un pied à roulettes ou directement sur son système de follow focus HF). La priorité pour lui est la luminosité (il doit distinguer le détail du point sous le soleil) et la légèreté. On recommandera en premier lieu un SmallHD Ultra 5 ou Ultra 7 – ces deux modèles offrent des luminances extrêmes (3000 nits pour le 5″, 2300 nits pour le 7″) assurant une image visible en toutes circonstances. De plus, leur châssis durci évite les soucis en cas de chocs sur le tournage.
Idéalement, pour un 1AC, on choisira la version Bolt RX intégrée afin de recevoir directement le flux vidéo sans fil de la caméra. Par exemple, le kit Ultra 5 Bolt 6 RX (récepteur Teradek Bolt 6 750 ft intégré) évite d’avoir à accrocher un récepteur externe – le moniteur reste compact et sans câbles pendants. L’Ultra 7 est également souvent plébiscité, SmallHD le décrivant comme un moniteur « idéal pour les opérateurs et pointeurs » grâce à son ergonomie et sa puissance. En somme, pour un 1er assistant caméra : un moniteur Ultra Bright 5–7″, robuste, de préférence équipé du sans-fil, est la combinaison gagnante pour tirer le point sereinement.
DIT / Data Manager
Le DIT (Digital Imaging Technician) est en charge du suivi technique de l’image sur le plateau (exposition, colorimétrie, sauvegarde des rushes, LUT, etc.). Son besoin en monitoring est très spécifique : il lui faut un écran extrêmement fiable colorimétriquement, pouvant servir de référence pour étalonner sur le vif ou contrôler les LUT appliquées. Souvent, le DIT s’installe dans une tente ou un coin sombre du plateau avec un moniteur de grade colorimétrique.
Nous recommandons pour ce profil un écran de la gamme OLED de SmallHD, en particulier le OLED 27. Sa dalle 4K OLED true 10-bit offre un contraste infini et une précision colorimétrique exemplaire (100% P3) – l’image affichée est aussi « vraie et vivide que le rendu final » selon SmallHD. Les noirs parfaits de l’OLED 27 permettent au DIT de détecter toute dérive colorimétrique ou problème d’étalonnage dans les basses lumières, ce qui est crucial pour le contrôle qualité des rushes.
Si le workflow de la production inclut de la pré-visualisation HDR sur le set, le DIT pourra en complément utiliser un moniteur Vision 17 ou 24 pour vérifier les hautes lumières à 1000 nits. Ces moniteurs étant portables (5–10 kg), ils peuvent être installés sur le chariot DIT. De plus, SmallHD a pensé aux DIT en intégrant un support natif des logiciels comme Pomfort Livegrade dans ses moniteurs 4K – ce qui simplifie l’application de LUT et le contrôle colorimétrique en temps réel. Ainsi, un DIT bien équipé pourra avoir un OLED 27 pour le contraste et la colorimétrie fine, et un Vision 17 à côté pour valider l’image en HDR PQ si nécessaire.
Réalisateur / Superviseur VFX
Le réalisateur (et le superviseur VFX lorsqu’il y en a un sur le plateau) a besoin d’un retour vidéo confortable pour suivre l’action filmée et valider les plans. Contrairement à l’opérateur, il ne regarde pas dans l’œilleton mais sur un écran déporté, souvent au combo. Pour ce profil, on privilégie un moniteur de plus grande taille, facile à consulter par plusieurs personnes à la fois.
Un excellent choix est le SmallHD Cine 24 : avec sa diagonale de 24″, tout le monde autour du combo voit clairement l’image, et ses 1350 nits de luminosité assurent une visibilité en plein jour sans nécessiter de tente de noirceur. Le Cine 24 est souvent qualifié de “cheval de bataille” du monitoring de plateau – il peut servir à la fois de moniteur réalisateur et de moniteur pour le script, l’assistant réal, etc., grâce à son large angle de vue et à la possibilité de diviser l’écran en plusieurs affichages si besoin. C’est sans doute le moniteur terrain le plus polyvalent pour un réalisateur, adapté aux configurations du village vidéo.
Par ailleurs, le superviseur VFX appréciera la taille et la résolution du 24″ pour examiner les détails (bords de matte, éléments d’effets spéciaux) directement sur le plateau. Si des incrustations ou des pré-compositions doivent être vérifiées, un écran comme le Cine 24 offrira la précision nécessaire.
Pour les réalisateurs qui aiment se déplacer caméra à l’épaule ou suivre une action en mouvement, on peut ajouter un moniteur plus petit et portable avec poignées. Par exemple, un SmallHD Ultra 7 monté dans une cage avec deux poignées et relié en sans-fil (Bolt RX) lui permettra de se promener tout en gardant le retour vidéo en main. Mais pour la majorité des situations sédentaires, un 17–24″ sur pied restera le choix le plus judicieux pour le réalisateur et le sup. VFX.
Étalonneur / Coloriste
L’étalonneur (ou coloriste) travaille en postproduction dans une salle dédiée, où le moniteur est l’outil principal pour ajuster les couleurs d’un film. Pour ce profil ultra-exigeant, il faut rien de moins qu’un moniteur de mastering. SmallHD, traditionnellement tournée vers le monitoring de plateau, propose désormais des solutions pour l’étalonnage final.
En étalonnage SDR (Rec.709 / P3), on recommande le SmallHD OLED 27. Cet écran 4K OLED reproduit fidèlement les couleurs et la courbe de gamma attendues, avec un noir absolu et un contraste infini. Sa couverture DCI-P3 intégrale et son affichage 10 bits garantissent que le coloriste voit chaque subtilité de teinte. Certes, sa luminosité de ~350 nits limite son usage aux espaces obscurs calibrés, mais c’est ainsi que travaille un étalonneur pour SDR – dans le noir, afin de percevoir la moindre nuance. Pour de nombreux post-studios, l’OLED 27 constitue un excellent moniteur de grading primaire, équivalent dans l’esprit aux références OLED Sony ou Flanders, mais en plus abordable.
Pour de l’étalonnage HDR par contre, le coloriste devra se tourner vers un moniteur capable d’au moins 1000 nits. Le SmallHD Vision 24, avec son 1000 nits et son contraste amélioré par FALD, peut servir pour du HDR 10 et du HLG dans un environnement de contrôle (on l’a vu adopté sur certains sets Netflix pour du contrôle HDR on-set). Néanmoins, pour le mastering HDR haut de gamme (Dolby Vision par ex.), la proposition SmallHD la plus adaptée est le Quantum 32 en QD-OLED. Cet écran de 32″ délivre une luminance de 1000 nits uniforme, et couvre ~97% du P3 avec une colorimétrie extrêmement pure grâce aux quantum dots. Il se compare aux moniteurs de grading HDR haut de gamme du marché, offrant au coloriste la possibilité de travailler à la fois les extrêmes de luminosité et la justesse colorimétrique.
En résumé, un étalonneur pourra s’équiper d’un OLED 27 pour tout le travail courant en SDR/P3 (ce qui couvre la majorité des besoins en fiction TV/cinéma Rec.709 ou DCIP3), et envisager un moniteur HDR 1000 nits (Vision 24 ou idéalement Quantum 32) pour les projets HDR. Certes, ces modèles représentent un investissement très élevé, mais ils sont un outil crucial pour garantir que les décisions colorimétriques prises en salle d’étalonnage seront fidèles sur les écrans de diffusion grand public. Dans une chaîne professionnelle cohérente, investir dans un moniteur de référence de qualité est indispensable pour le coloriste afin d’avoir 100% confiance dans l’image qu’il voit.
Conclusion
Nous espérons que ce guide d’achat des moniteurs SmallHD vous aura apporté un éclairage utile sur les différentes gammes et critères à considérer. Chaque production ayant ses spécificités, prenez le temps de définir vos besoins prioritaires (terrain vs studio, HDR vs SDR, mobilité vs taille, budget…) afin de choisir le moniteur le plus adapté. SmallHD propose une offre riche couvrant quasiment tous les cas de figure du monitoring professionnel, avec une philosophie commune : des interfaces et outils uniformes (PageOS) pour passer de l’un à l’autre sans difficulté. Que vous soyez chef op cherchant un retour fiable sur le plateau, 1er AC en quête d’un écran de pointage performant, ou étalonneur exigeant en postproduction, il existe un moniteur SmallHD taillé pour votre usage. Bon choix de moniteur, et bon tournage/étalonnage !