Lors du NAB 2024, Blackmagic a surpris tout le monde en dévoilant un tout nouveau design de caméra : la PYXIS 6K. Une caméra qui en apparence a tout pour plaire : c’est ce qu’on va voir ensemble.
DESIGN EXTÉRIEUR DE LA CAMÉRA
Avec son design cubique, la PYXIS 6K a répondu aux attentes de nombreux possesseurs de caméras BlackMagic Pocket qui faisaient certes l’unanimité quant à leur qualité d’image mais divisait largement les utilisateurs quant à leur ergonomie.

Qu’à cela ne tienne, BlackMagic a revu entièrement sa copie et propose ainsi une caméra au design entièrement repensé et résolument plus orienté vers les tournages de fictions ou du moins en équipe.
C’est ainsi qu’on abandonne le plastique de la gamme Pocket pour une conception entièrement en aluminium pour gagner en solidité sans pour autant perdre trop en légèreté.

La caméra est également équipée de nombreux points de montage, chose qui faisait cruellement défaut aux caméras de la gamme Pocket et qui obligeait à utiliser des cages pour pouvoir y fixer des accessoires. Avec 15 pas de vis kodak et 6 pas de vis congrès, cette nouvelle Blackmagic PYXIS 6K permet de monter plein d’accessoires et Blackmagic l’a bien compris puisqu’ils ont créé une side plate spéciale pour la PYXIS 6K afin de récupérer plein de points d’accroches supplémentaires sur le côté droit de la caméra. Mais on reparlera de tout ça un peu plus tard dans la vidéo au moment de parler accessoirisation.

De notre côté, nous avons tenu à équiper notre modèle d’une top plate et d’une side plate de la marque 8Sinn afin de renforcer encore plus sa solidité, puisqu’elles sont en acier mais également pour atteindre 95 points d’ancrages pour les accessoires (39 sur la top plate et 56 sur la side plate) en plus de deux rails NATO ce qui nous permet d’y fixer une poignée latérale à droite de la caméra pour une meilleure utilisation.
Car de l’autre côté on y retrouve son écran LCD intégré. C’est le même type d’écran tactile qu’on retrouvait déjà sur la gamme Pocket. Et il embarque toujours les mêmes menus du BlackMagic OS dont on ne dira jamais assez qu’ils sont de loin les plus plaisants à utiliser du marché aujourd’hui. Tout autour de cet écran on retrouve également plusieurs boutons qui vont notamment être utiles pour régler les fonctions de base de la caméra si vous portez des gants par exemple ou que vous ne souhaitez pas utiliser l’écran tactile.



A l’arrière, on découvre un port pour batterie Sony BP-U (très courantes donc faciles à se procurer), un double slot CFexpress dont on parlera un peu plus tard, deux prises jack pour le casque et également le micro (chose qui n’est d’ailleurs pas précisée sur leur site) le port USB-C pour enregistrer sur un disque externe, le port RJ45, l’alimentation 12V et… pour la première fois, un port 12G-SDI ainsi qu’une entrée timecode actant définitivement la fin du port HDMI sur les caméras entrée de gamme chez Blackmagic mais aussi leur volonté encore une fois d’orienter cette caméra vers les professionnels de l’image.
Et à l’avant on ne retrouve pas une mais trois montures différentes. La monture EF comme les anciennes Pocket, la monture PL pour y monter des objectifs cinéma et la fameuse monture L qui est selon nous la plus polyvalente puisqu’elle permet grâce à son grand diamètre et son faible tirage optique d’y adapter un grand nombre d’objectifs en différentes montures. Et si on insiste là dessus c’est parce qu’il faut bien choisir votre monture lors de l’achat car malheureusement elles ne sont pas interchangeables… alors que si comme nous vous prenez la monture L, vous pourrez utiliser des bagues L vers EF ou L vers PL.

SPECS INTÉRIEURES DE LA CAMÉRA
Maintenant qu’on a fait le tour du propriétaire, rentrons plus en détails dans les spécifications techniques de cette caméra. On y retrouve un capteur 6K plein format, similaire à celui de la dernière Pocket 6K et permettant une dynamique de 13 diaph grâce notamment au format BlackMagic RAW et son option “Highlight recovery”.

La caméra propose ainsi plusieurs ratio d’images, allant de l’open gate au 2:40 (mon préféré) en passant par le 16:9, le 17:9 et les différents ratios anamorphiques. Elle permet également de filmer en 4K Super 35… mais avec des options de ratio plus limitées.

Comme ses prédécesseurs, la Blackmagic PYXIS 6K embarque un double ISO natif à 400 et 3200 ISO vous permettant ainsi de réinitialiser vos niveaux de bruit numérique à partir de 1250 ISO. Cependant, nous avons fait tout un tournage dans des conditions plutôt sombres à 800 ISO (donc tout en haut de la plage ISO 400) et on doit bien reconnaître qu’on a été bluffé par le peu de bruit numérique sur les images… même avec une colorimétrie très marquée. Le fait que les rushs soient en 6K et l’export en 4K aide bien entendu à rendre le bruit moins visible sur l’export final.

Et en parlant de colorimétrie, on retrouve là encore la 5ème génération de colorimétrie Blackmagic présente également dans la URSA Cine, qu’on vous a déjà présenté sur la chaîne. Et c’est peu dire qu’elle est très appréciée des étalonneurs notamment car elle reproduit avec une grande fidélité les teintes de peaux.
Les fichiers s’enregistrent ensuite soit sur 2 cartes CFexpress de type B soit sur un disque dur externe en USB-C. D’ailleurs BlackMagic fournit avec la caméra une plaque latérale pour fixer le disque dur en question sur le côté droit. Et si vous avez peur que les fichiers en BlackMagic RAW soient trop lourds pour votre ordinateur de montage, la caméra peut générer automatiquement des proxies plus légers en H.264 sur le même support d’enregistrement que vos fichiers RAW.
ACCESSOIRES COMPATIBLES
Mais revenons rapidement sur les accessoires. Car avec ce nouveau form factor, BlackMagic adresse un message clair à ses utilisateurs : « oui vous allez pouvoir accessoiriser votre caméra de plein de manière différentes et sans forcément devoir recourir à une cage intégrale comme c’était le cas avec la gamme Pocket ».

Tout d’abord il y a la rosette plate, une plaque latérale sensiblement identique à celle que nous avons utilisé tout au long de notre review qui offre des points de montage supplémentaires pour y accrocher des accessoires tels qu’une poignée latérale ou des bras magiques.
Un autre indispensable selon nous c’est la poignée supérieure issue de la URSA Cine et qui est compatible avec la PYXIS 6K. Non seulement elle permet de porter plus facilement la caméra en contre plongée, mais elle donne également deux points d’accroche supplémentaires ainsi que 2 emplacements pour des tiges de 15mm sur lesquelles vous pourrez monter plein d’accessoires pour vos objectifs ou l’accessoire dont on va parler maintenant : le URSA Cine EVF.

Si vous tournez souvent en plein soleil, vous devriez vraiment envisager d’acheter un viseur électronique comme le URSA Cine EVF. Non seulement il permet de voir votre image dans de meilleures conditions mais en plus comme il est relié en USB-C à la caméra il permet de déclencher le REC, activer des options d’aide à la mise au point, à l’exposition ou d’attribuer des fonctions personnalisées aux 3 touches personnalisables présentes au dessus.

Et si vous préférez utiliser un écran, BlackMagic a annoncé le PYXIS Monitor, un écran spécialement conçu pour la PYXIS 6K. Il se fixe de la même manière que le URSA Cine EVF et permet de récupérer les commandes tactiles de la caméra.
Malheureusement, pour l’instant cet accessoire n’est pas encore disponible et donc pour notre review, nous avons dut passer par le Video Assist 5” de Blackmagic… Un écran de très bonne qualité avec plein d’outils d’assistance mais qui malheureusement ne récupère pas les contrôles caméra, ce qui va nous amener aux quelques reproches qu’on peut faire à cette PYXIS et surtout comment y remédier.

POINTS NÉGATIFS
On l’a déjà dit, son format carré est aussi bien une force qu’une faiblesse, tout dépendra de l’usage que vous prévoyez d’en faire. Pour les tournages de fiction en équipe, le format cubique sera parfait pour y accrocher plein d’accessoires, par contre pour les tournages en “one man crew” le fait d’avoir l’écran sur le côté sera inévitablement un problème, du moins tant que le PYXIS Monitor n’est pas encore commercialisé car on peut prédire dès maintenant que ça sera un must-have pour tous les opérateurs solo équipés en Blackmagic PYXIS 6K.

De plus, le bouton REC situé à côté de l’écran est très sensible et se retrouve à l’endroit où la main gauche prend appui pour tenir la caméra et faire la mise au point manuellement… entraînant quelques déclenchements intempestifs. On n’a pas vraiment de solution à vous conseiller sur ce point là si ce n’est de rester attentif pour ne pas risquer de couper votre prise par inadvertance. Oui, c’est du vécu.
Un autre manque sur cette PYXIS 6K, ce sont les filtres ND internes. Si vous êtes utilisateurs de la Pocket 6K Pro, vous risquez de devoir recourir à des accessoires pour retrouver cette fonctionnalité très prisée des professionnels. Nous vous conseillons la mattebox Mirage de chez Tilta, qui en plus de protéger des lumières incidentes possède un filtre VariND intégré allant de 1 à 9 stops. En plus elle se visse directement à l’avant de votre objectif, est très légère et ne risque donc pas d’alourdir votre rig.

Vous pouvez également opter pour la série d’optiques Athena de chez Nisi en monture L qui existe avec des filtres ND intégrés à l’arrière de l’optique. On a pu tester une version sans ces filtres intégrés et on a beaucoup apprécié leur compacité ainsi que le rendu très moderne de ces optiques qui sera parfait pour des films corporates.

On regrette aussi l’impossibilité de filmer en 4K à 120 images par seconde… Cette cadence d’image n’étant disponible qu’en 1080p et avec un crop sur le capteur. Et ça c’est essentiellement dut au fait que BlackMagic ait décidé de ne conserver que son format RAW dans ses nouvelles caméras. On a donc une image bien plus qualitative, certes, mais on est davantage bridé sur les cadences d’images car faire du 120fps en H.264 et faire du 120fps en RAW… ça ne nécessite pas la même puissance de calcul dans la caméra.
Et ça se ressent aussi sur ses performances en rolling shutter… La Blackmagic PYXIS 6K présente un rolling shutter assez élevé ce qui pour autant n’empêche pas de filmer des scènes d’action, contrairement à ce qu’on peut lire par ci par là sur Internet. Il faudra juste savoir en tenir compte et éviter les panoramiques trop rapides.

Et enfin la dernière faiblesse de cette PYXIS 6K, c’est son autofocus. C’est quelque chose avec lequel les utilisateurs de Blackmagic ont appris à composer. Leurs caméras se destinant au marché du cinéma sous toutes ses formes, l’autofocus n’est clairement pas une priorité puisque dans ces cas d’usage, l’assistant caméra est souvent chargé de faire le point. Dès lors deux choix s’offrent aux utilisateurs de PYXIS qui travaillent en solo : soit apprendre à faire leur mise au point manuellement… ou alors recourir à des accessoires qui se démocratisent de plus en plus : les capteurs Lidar. Dans notre cas nous avons utilisé le Focus Pro de DJI et on vous prépare une vidéo dessus très prochainement car ce petit accessoire peut considérablement vous faciliter la vie sur vos tournages.
Et enfin, n’oubliez pas que pour chaque caméra BlackMagic achetée, une licence de leur logiciel de montage DaVinci Resolve Studio est fournie gratuitement avec. Licence qui, achetée individuellement, coûte quand même 330€ TTC.
CONCLUSION
En bref, ne vous y méprenez pas, cette nouvelle Blackmagic PYXIS 6K a énormément à offrir. Ce n’est pas juste une Pocket re-designée, c’est une toute nouvelle caméra qui ancre définitivement Blackmagic dans les caméras à destination des plateaux de tournage professionnels. Avec son capteur 6K Full Frame, son format BlackMagic RAW et toutes son accessoirisation bien plus poussée que la gamme Pocket, elle saura accompagner parfaitement tous les filmmakers désireux de monter en gamme et de se rapprocher d’une ergonomie comme celle des caméras RED tout en conservant un prix très abordable et un workflow à la portée de tous.
Les différentes PYXIS
Accessoires





